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Petite Histoire du village de Montry, de son église et de son château

Petite Histoire du village de Montry, de son église et de son château
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24 juin 2020

4 - HISTORIQUE DE L'EGLISE DE MONTRY ET DE LA CHAPELLE SAINT SEBASTIEN

I - LA CONSTRUCTION

Au XIe Siècle les terres du hameau de Montry appartenaient à l'abbaye de Saint Maur des Fossés par privilège venant des religieux de Saint Germain des Prés. Montry dépendait de la paroisse de Saint Germain Sous Couilly.

En 1130, Thibault, abbé de Saint Maur des Fossés, demanda à Hugues, abbé de Saint Germain des Prés, la permission de construire une église à Montry.

Une Charte fut établie en 1134. Elle spécifiait que le terrain de l'église et le presbytère devraient rester à perpétuité du domaine de l'Abbaye de Saint Germain des Prés, et que Thibault devrait fournir trois muids (1) de blé et trois muids de vin par an, au nouveau curé.

L'Eglise Notre Dame de l'Assomption fut finalement construite en 1185 par Simon, Evêque de Meaux.
Foulque, Abbé de Saint Germain prit en charge la cure, avec l'aide des curés des paroisses de Saint Germain sous Couilly et Montry sur le territoire duquel se trouvait également un fief ainsi que des vignobles dépendant du Couvent des Minimes du bois de Vincennes.

La chapelle sépulcrale Saint Sébastien, de style roman était adossée à l'église de Montry. Elle mesurait environ 7,50 mètres sur 5 mètres ; sa voûte était soutenue par 4 colonnes de style roman surmontée de chapiteaux représentant des visages humains.
Elle renfermait plus de quarante sépultures d'une famille très illustre, celle de Jean de Reilhac (1430-1505), Secrétaire, Maître des comptes, Général des Finances et Ambassadeur des Rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII (voir historique du château de Montry).

Depuis dix générations, leurs dépouilles y étaient déposées en vertu d'une très ancienne concession faite par les abbés de Saint Germain des Prés, fondateurs et curés primitifs de la paroisse de Montry, concession renouvelée tous les deux cents ans depuis 1466.
Le deuxième renouvellement eut lieu le 17 Février 1666 au profit de Gabriel de Reilhac ; sur l'acte on pouvait lire " depuis deux cents ans, lui et ses ancêtres estoient en possession d'avoir place et sépulture dans ladite chapelle (Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris, année 1886 - Notice sur la Chapelle Notre Dame de Reilhac.


Parmi les tombeaux qui se trouvaient dans la chapelle, on pouvait citer particulièrement celui de Claude II de Reilhac, né en décembre 1553 et mort en 1595, après avoir fait les guerres de la Ligue sous les ordres du Prince de Comti.

- L'un des fils de Joseph, Jean-Baptiste Gabriel, blessé à la bataille de Parme et estropié à Fontenoy, est décédé en 1777.

- Un autre fils, Claude-Augustin, officier au Régiment du Dauphin en 1714 a également été inhumé en 1789.

- Ses huit enfants ont été inhumés à Montry, parmi eux : François-Claude en 1787, Madeleine morte en 1807, Claude-Françoise en 1812 et Augustin-Philippe en 1810. Ce dernier était Commandant du Régiment du Dauphin à la Guerre de sept ans et Député pour la noblesse du Bailliage de Meaux, aux Etats Généraux de 1789.

- Deux de ses enfants ont été inhumés dans la chapelle : Alphonse-Emmanuel-Gabriel, tué à 17 ans d'une chute de cheval à Montry le 22 Mai 1813 et Anatole-Joseph-Philippe, Officier aux Dragons de la Gironde puis au gardes du corps du Roi Louis XVIII, mort en 1875. Il fut le dernier à être inhumé dans la chapelle Saint Sébastien.

- De nombreux enfants de la famille de Reilhac dont on ne connait pas les prénoms reposaient également dans la chapelle Saint Sébastien.


II - L'AFFAIRE...

De Juillet à Décembre 1841 : premières réparations d'urgence de la toiture de l'église

Mars 1896 : Le curé de l'époque demande la restauration de l'église.

Novembre 1896 : Le conseil municipal, après avoir examiné le rapport de l'architecte diocésain sur l'état alarmant de l'église, décide sa fermeture totale, faute de ressource.

Janvier 1897 : Fermeture définitive de l'église.

Mai 1897 : le conseil municipal vote une imposition extraordinaire et demande une aide à l'état en vue d'une reconstruction ; le devis est de l'ordre de 30.550 francs.

Novembre 1897 : Le Comte Albert de Reilhac s'engage à prêter 20.000 francs à 1% remboursable sur 20 ans, soit 24.403,80 francs.
A cette époque, la messe est célébrée dans une salle du presbytère.

Décembre 1898 : le Conseil municipal vote la démolition d'urgence de l'église vu son état extrêmement alarmant.

Octobre 1899 : Souscription pour démolition et reconstruction de l'église - le Comte de Reihac y participe pour 24.000 francs.

Mai 1902 : La démolition n'a pas encore eu lieu. Monsieur de Reilhac propose, à sa charge, la réparation provisoire par étayage de l'église.

Juin 1902 : Le conseil municipal, au vu d'un nouveau rapport d'architecte qui conclut à la démolition de l'église, refuse la proposition de Monsieur de Reilhac.

Septembre 1902 : Monsieur de Reilhac propose 20.000 francs, au lieu des 24.000 proposés auparavant, pour la reconstruction de l'église sur le même emplacement, à condition qu'on préserve la Chapelle où reposent bon nombre de ses ancêtres - refus du conseil municipal.

Avril 1903 : le conseil municipal accepte la proposition de Monsieur de Reilhac sous condition du versement de la somme promise avant le 1er janvier 1905.

Juillet 1903 : Monsieur de Reilhac repousse le délai de versement de la somme au 16 Avril 1907, à condition de conserver la Chapelle.

Août 1903 : Le Conseil Municipal décide finalement de démolir l'église.

Septembre 1903 : L'adjudication des travaux de démolition se monte à 975 francs. La chapelle et le clocher sont préservés pour le moment.

Avril 1907 : Monsieur de Reilhac ne peut verser les 20.000 francs promis et demande un nouveau délai.
Le conseil municipal refuse et décide de démolir la chapelle qui ne menace pourtant pas la sécurité des habitants.
On suppose en plus que la concession de la famille avait été renouvelée vers 1866, pour deux cents ans...

Mai 1907 : Nouvelle proposition de Monsieur de Reilhac pour un versement de 10.000 francs en Juillet puis 10.000 francs un an après - il indique qu'il "n'est pas entièrement libre de ses actes" (fortes dettes à cause notamment des souscriptions relatives à la construction du canal de Suez)

Novembre 1907 : Une note de l'architecte diocésain, demandée en 1897 par Monsieur de Reilhac pour plans et devis, est réclamée à la commune qui refuse de payer.

Décembre 1907 : décrêt de désaffection de l'emplacement de l'église, du clocher et de la chapelle.

Février 1908 : le maire de Montry, Monsieur Septier, ordonne à Monsieur de Reilhac de prendre des mesures pour exhumer les cendres des ancêtres se trouvant dans la chapelle et les déposer dans le cimetière.
Monsieur de Reilhac demande que les "frais de translation" soient entièrement pris en charge par la commune, qui refuse.

Octobre 1908 : Monsieur de Reilhac invoque ses droits sur la chapelle pour essayer d'empêcher sa destruction. Il s'en suit un affrontement par avocats interposés - Maître de Vrainville pour la commune et Maître Pérard pour la famille de Reilhac. L'avocat du plaignant indique que son client lui a remis 20.000 francs pour reconstruire l'église à son ancien emplacement, et aussi pour bénéficier d'une concession perpétuelle dans la chapelle en vertu du respect de la convention de 1466 passée entre ses ancêtres et les abbayes de Saint Germain des Prés et Saint Maur des Fossés, fondatrices et propriétaires de l'église (rappel).

Novembre 1908 : Le conseil municipal refuse les 20.000 francs et la propriété de la chapelle à Monsieur de Reilhac qui fait appel de cette décision devant le Tribunal de Meaux.

Décembre 1909 : Monsieur de Reilhac, débouté de sa demande, fait appel.

24 Février 1910 : Monsieur de Reilhac après avoir tenté comme ultime recours, de faire classer la chapelle Monument Historique n'obtient que le classement de deux dalles funéraires sculptées. Le conseil municipal "proteste vivement" contre ce classement qui a été fait à son insu...

Novembre 1911 : Monsieur de Reilhac, pour exposer sa situation, fait placarder des affiches sur les murs de Montry. Les trois quarts de la population signe une pétition en sa faveur. Celle-ci n'aura aucun impact sur le Conseil municipal...

Décembre 1911 : Monsieur de Reilhac propose à la commmune, par le biais de son avocat, de déplacer les tombes de ses ancêtres dans le cimetière et de construire avec les pierres de l'église, un monument dédié à sa famille (aux frais de la commune) et qui pourrait par la suite servir de lieu de pélerinage.


Mars 1912 : rejet de l'appel du jugement fait par Monsieur de Reilhac en décembre 1909.


Mai 1912 : Un nouveau conseil municipal animé d'intentions plus conciliantes est élu


Juin 1912 : Le Conseil Municipal accepte à l'unanimité le désistement pur et simple de Monsieur de Reilhac sur ses droits de propriété de la chapelle Saint Sébastien


15 Mars 1914 : Une convention approuvée à l'unanimité par le conseil municipal est conclue avec Monsieur de Reilhac.
La commune, reconnue propriétaire de la Chapelle, s'engage à ne pas déplacer ni modifier les sépultures, à les respecter et les conserver dans leur état.
Monsieur de Reilhac, quant à lui a la charge de les entretenir et les réparer à ses frais.
Il verse la somme de 20 000 francs à la commune pour reconstruire l'église à son ancien emplacement entre la chapelle Saint Sébastien et le clocher. Il est également autorisé à apposer à ses frais à l'intérieur de la chapelle une plaque commémorative de l'accord passé le 15 mars 1914 avec la municipalité et du don de 20 000 francs.

C'est aussi en 1914 qu'éclate la "Grande Guerre". Devant l'invasion allemande imminente certains montéricultois ont préféré fuir en abandonnant leurs biens, parmi eux une grande partie des conseillers municipaux...

le 7 Septembre 1914, un scrutin extraordinaire est organisé afin d'élire un conseil municipal de crise ; Monsieur de Reihac fera office de Maire à la quasi unanimité.
Celui-ci fait voter une série de mesures d'urgence : en ces temps de guerre, les récoltes et cheptels abandonnés sont requisitionnés afin de pourvoir aux besoins alimentaires de ceux qui sont restés et de constituer des stocks en prévision de problèmes d'approvisionnement.
L'accent est aussi mis sur la protection des biens afin d'éviter les pillages.
Des mesures d'hygiène draconiennes sont prises afin d'éviter les épidémies dues aux animaux morts laissés à l'abandon dans les fermes.

1918 - Fin de la Grande Guerre. Le conseil municipal est de retour, comptant dans ses rangs bon nombre d'éleveurs-cultivateurs qui s'estiment "lésés" par les ordres de requisition votés pendant la guerre.

La double honte d'avoir fuit en en abandonnant ses animaux à leur sort et que monsieur de Reihac soit, lui, resté et ai pris les bonnes décisions à sa place  fait qu'Il change totalement d'attitude à son encontre...p
ar vengeance, la Chapelle Saint Sébastien est démolie après la guerre.

On fait aussi peu de cas des restes des ancêtres de la famille des Comtes de Reilhac dont les ossements sont exhumés et déposés avec bien peu d'attention et sans aucun respect dans deux fosses communes au fond du cimetière.
On y placera aussi les deux pierres provenant d'un des sépulcres de la chapelle, sauvées du désastre grâce à leur classement par les Monuments Historiques : le gisant de Claude II 1553-1595 et son épitaphe, qui serviront de pierres tombales aux fosses communes.

1923 : Albert-Alphonse-Marie-Joseph de Reilhac meurt et est enterré, dans le cimetière de Montry.


De nombreuses années plus tard...

Seul le clocher reste en place, dernier témoin d'un passé mouvementé... Celui-ci est d'ailleurs devenu l'emblême de la ville de Montry.

Décembre 2002 : Sensibilisée à la suite des recherches effectuées sur l'histoire du château et de la famille de Reilhac, Madame Danièle Carrez, Maire de Montry, alerte les Monuments Historiques à propos de l'état de délabrement des deux pierres tombales oubliées de tous au fond du vieux cimetière de Montry.


Olivier Orlianges
olivier.orlianges@orange.fr

      

Remerciements:

Eric Defer
Jean-Philippe Laffore
Michel Pelletier (photographies marquée d'un "*")


(par ordre alphabétique)


*    *    *



NOTES :


LE MUID ET QUELQUES UNITES DE MESURE DE L'EPOQUE :

VOLUMES
Matières Liquides (eau,vin,huile,...) : Unité de Mesure : le Muid
soit 1 muid ~ 8 pieds cubes / 1 muid = 2 feuillettes = 228 pintes = 274 litres.

Matières Sèches (ex : sel, grain,...) : Unité de Mesure : le Setier
soit, 1 setier = 12 boisseaux = 152 litres


MASSES ("poids")

soit 1 Livre = 489,50585 grammes
soit 1 Marc = 244,7529 grammes
soit 1 Once = 30,594 grammes
soit 1 Gros = 3,824 grammes
soit 1 Grain = 0.053 grammes
         LONGUEURS-DISTANCE

Soit 1 Lieue Marine : 5556 mètres = 3 milles marins
soit 1 Mille Marin ~ 1852 mètres
Soit 1 Brasse : 1,624 mètres
soit 1 Encâblure = 185,2 mètres = 1/10 Mille
soit 1 Toise = 1,9490366 mètres = 6 pieds
Soit 1 Pas = 0,624 mètres
soit 1 Pied = 0,3248394 mètres = 12 pouces
soit 1 Pouce = 2,706995 centimètres = 12 lignes
soit 1 Ligne = 0,225583 centimètres
soit 1 points = 0,188 millimètres












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24 juin 2020

3 - HISTORIQUE DU CHATEAU DE MONTRY

Dans l'enceinte d'un magnifique parc boisé de 42 hectares, se trouve le château de Montry de style renaissance, appelé "Domaine des Hautes Maisons".

La terre des Hautes Maisons est un ensemble de parcelles qui ont été regroupées par alliances et acquisitions au fil des siècles...
Une des parcelles appartenait aux religieux minimes établis au bois de Vincennes qui l'avaient héritée de l'ordre de Grandmont auquel Hugues le Coq, Seigneur de Coupvray, en avait donné la mouvance en 1477.
Elle dépendait quant au spirituel de l'abbaye de Saint Germain des Prés de Paris.

Une autre parcelle appartenait à la famille de Fresnes : Colette de Fresnes (morte en 1464), fille de Pierre de Fresnes, Seigneur de Potherive l'avait héritée de sa mère, Marthe du Drac, fille elle-même de Jean du Drac, premier Président du Parlement de Paris en 1407.

Enfin la dernière partie fut constituée par différents terrains achetés à la fin du 15ème siècle par Pierre de Vaudetar, Chambellan du roi Charles VI, à Jean de la Roque puis à sa fille Tbierrie, la dernière transaction datant de 1507.

Les Vaudetar de Lombardie, aussi appelés Valdetar ou Di Val Dell'Tarro ("Du Val des Terres", nom provenant d'une terre que leur ont donné les anciens Ducs de Milan en 1010) étaient arrivés en France la fin du 13ème siècle ; Ils ont joué un rôle important sous les premiers Valois au parlement de Paris.

Antoinette Baillet, fille de Colette de Fresnes se maria avec Pierre II de Vaudetar occasionnant la fusion de leurs parcelles...

A la fin du XVème siècle, le domaine des Hautes Maisons de Montry fut acquis par alliance par la famille des Comtes de Reilhac venant de la Queue en Brie et originaire de Reilhac près de Saint Junien en Limousin.

En effet, Jean II de Reilhac (14..-1527), Baron de la Queue en Brie, Seigneur des Bordes et de Bonneuil-sur-Marne eut comme seconde épouse Barbe de Vaudetar, Dame de Condé, Esbly, Mareuil-les-Meaux et les Hautes Maisons de Montry, et petite fille de Pierre de Vaudetar.
Celle-ci avait hérité du domaine des Hautes Maisons de sa mère Antoinette Baillet, Dame de Charmentré (Charmantray), Mareuil-les-Meaux et Montry qui l'avait elle-même reçu de sa mère Colette de Frênes (morte en 1464).


Le père de Jean II de Reilhac fut l'illustre Jean de Reilhac (1430-1505), Maître des comptes et Général de France (Général des Finances et Général des Conseillers du Roi) des Rois Charles VII et Charles VIII, Secrétaire intime de Charles VII et Ambassadeur de Louis XI.



Jean II de Reihac eut quatre enfants dont le second fils Claude (1516 - 1559), qui fut Maréchal des Logis du roi de Navarre, hérita des biens maternels, notamment les Hautes Maisons de Montry

La branche de l'arbre généalogique fondée par Claude de Reihac s'est développée au château de Montry de générations en générations jusqu'en 1941.

Leurs sépultures se trouvaient toutes dans la chapelle saint Sébastien de Montry, concession faite par les abbés de Saint Germain des Prés de Paris qui avait fondé la paroisse de Montry.

De son mariage en 1543 avec Marguerite de Villiers Saint Pol naquirent 8 enfants dont Claude II (1553-1595) qui s'illustra par sa bravoure durant les guerres de la Ligue sous les ordres du Prince de Conti.

Il fut le premier de la famille des Contes de Reilhac à habiter le château de Montry.


Le château connut un destin tragique et fut incendié et totalement détruit en 1590, puis fut reconstruit de 1591à 1592 par Claude II de Reilhac.
Claude II eut deux enfants, dont Jean III (1586 - 1665), Seigneur des Carreliers, de Montry, Chanteprime, qui eut lui-même 19 enfants nés à Montry.
L'un d'eux, Gabriel (1632 - 1684) hérita du domaine des Hautes Maisons.
Il eut 13 enfants, dont Joseph (1666 - 1706) qui fut
l'héritier du domaine.

Au XIXème siècle, le château fut entièrement reconstruit sur le fronton du pavillon central par Albert de Reilhac qui fit appel à l'architecte : Eugénie Bouillot. La restauration de 1883 à 1885 fut basée sur le Nombre d'Or (voir Notes) d'où des proportions particulièrement harmonieuses.

Pour la décoration des intérieurs du château, Le Comte de Reilhac confia la réalisation de panneaux peints aux maîtres de l'époque comme Boucher, Claude Lorrain, Vigée-Lebrun ou encore Fragonard.

L'aménagement du parc sur 26 hectares, planté d'arbres d'essences rares, date de la même période.

Les Hautes Maisons de Montry se transmirent de descendant en descendant.
il y eut :
- Augustin-Philippe (1734 - 1810) Commandant du Régiment du Dauphin à la guerre de 7 ans et Député aux Etats Généraux de 1789. L'un de ses fils fut tué dans un accident de cheval à Montry à l'âge de 16 ans.
- Anatole-Joseph-Philippe (1794 - 1875), Officier aux Dragons de la Gironde, puis aux gardes du corps du roi Louis XVIII.
- Albert Alphonse-Marie Joseph (1846 - 1923), dernier Conte de Reilhac de la lignée établie à Montry.
- Marie Madeleine Joséphine Yolande Françoise de Reilhac, dernière descendante de la famille de Reilhac (décédée le 19 Août 1929
- Les trois enfants qu'elle a eu avec Henri Marie Joseph Imbert, docteur en médecine (décédé le 16 Mai 1936) furent les derniers héritiers du château : Antoine Marie Joseph Imbert, Marie Germaine Imbert et Marie Gabrielle Imbert.

Le domaine fut vendu à l'Etat le 1er Juillet 1946.




De 1870 à 1940, le domaine a été un lieu de rencontre des État-majors militaires français et allemand.

18 Septembre 1870 : "Après la Bataille de Sedan et durant le siège de Paris" Otto von Bismark, Chancelier de la Confédération d'Allemagne du Nord y rencontre Jules Favre, Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de Défense Nationale, afin de débuter les négociations de paix.
L'accord définitif est signé à Francfort le 10 mai 1871.


Entre les deux Guerres : Après une série d'investissements malchanceux : le Canal de Suez, celui de Panama et les emprunts russes, la famille de Reilhac quitte Montry... ruinée.


1939 : Le Général Doumenc, Major-Général de l'armée, s'installe au château avec son Etat-Major




15 mai 1940 : Le colonel de Gaulle est convoqué à Montry par le général Doumenc qui demande à sa 4ème DCR d'établir un front défensif sur l'Aisne et l'Ailette pour barrer la route de Paris et donner le temps à la VIe armée du général Touchon de s'y déployer.
De Gaulle quitte ensuite Montry pour Jouarre où il rencontre le général Georges. Celui-ci place tous ses espoirs en lui et en ses nouvelles méthodes de "guerre moderne" basée sur l'emploi de blindés.
(voir Notes)

1er Juin 1940 : le Colonel de Gaulle reçoit ses galons de Général de brigade au château de Montry.

8 Juin 1940 : Le Général de Gaulle y rencontre le Généralissime Weygand, Commandant en chef des armées françaises. De Gaulle déterminé à ne pas baisser les bras devant les armées allemandes s'oppose fermement à son chef partisan d'une armistice.
Peu de temps après cette entrevue, il quittera la France pour l'Angleterre... le Maréchal Pétain signera l'Armistice le 22 Juin 1940 à Rethondes (Forêt de Compiègne, Oise).

14 Juin 1940 : le château est occupé par des soldats allemands.

4 juillet 1940 : le Gouvernement de Vichy du Maréchal Pétain crée les Chantiers de Jeunesse, organisation paramilitaire, dont le but avoué était alors d'embrigader la jeunesse française de la "zone libre" durant un stage de huit mois, pour lui inculquer les "valeurs patriotiques" du régime de Vichy. (décrêt du 30 juillet 1940)
Les chantiers de Jeunesse devaient en fait contribuer à former une masse de jeunes hommes disciplinés et encadrés en vue d'une éventuelle reprise des hostilités, ce qui inquiéta les autorités nazies : ils ont été dissouts en 1944 après la déportation de leur fondateur, le Général Jean de La Porte du Theil.
Un des Chantiers de Jeunesse était installé au château de Montry.

été 1940 : Jean Borotra, ancien champion du monde de tennis, est nommé Commissaire Général à l’Éducation générale et aux Sports par le Maréchal Pétain. Il crée les C.R.E.G.S., Centres Régionaux d'Education Générale et Sportive, qui seront rebaptisés beaucoup plus tard C.R.E.P.S., Centres Régionaux d'Education Populaires et de Sport.

1er Mai 1941 : Un bail administratif d'une durée de 3 ans renouvelable, est signé entre les Consorts Imbert, derniers propriétaires du domaine, et Henry Chrétien, représentant le secrétariat d'État à l'Éducation Nationale et à la Jeunesse.
Certains lieux du domaine restent à la jouissance des propriétaires et du jardinier, notamment le colombier, l'orangerie, le potager, une partie de la maison du jardinier...
Les Consorts Imbert étaient les trois enfants héritiers de Marie Madeleine Joséphine Yolande Françoise de Reilhac, dernière descendante de la famille de Reilhac, décédée le 19 Août 1929, et de son mari, Henri Marie Joseph Imbert, docteur en médecine, décédé le 16 Mai 1936.
Ils se nommaient : Antoine Marie Joseph Imbert (médecin, demeurant 16 rue Marignan, à Paris)
Marie Germaine Imbert (demeurant à Montry)
et Marie Gabrielle Imbert (demeurant à Mozac dans le Puy de Dôme)

1er Juillet 1944 : Le bail administratif est renouvelé.

1er juillet 1946 : L'État achète le domaine 5 millions de francs. L'original de l'acte de vente se trouve encore au château.

27 Mars 1947 : Le parc du château des Hautes Maisons devient site inscrit au titre de la législation sur les monuments historiques et sur les sites.

Mai 1952 : Le domaine devient un C.E.P. - Centre d'Education Populaire - dirigé Louis BONNOT.

1965 : Pierre LAPEYRERE devient Directeur du C.R.E.P. - Centre Régional d'Education Populaire - de Montry.

15 Septembre 1967 : Le C.R.E.P. prend la dénomination de CREPS - Centre Régional d'Education Physique et Sportive de l'Académie de Paris.

1er août 1969 : Le parc du Château des Hautes Maisons est classé site historique du département de Seine et Marne.

13 Juin 1990 : Le parc s'agrandit avec l'acquisition d'un terrain de 15 hectares nommé la "Coulommière".

1985 : Le Centre National de Cyclisme est construit dans l'enceinte du parc.

Novembre 1987 : Gérard ARLEN, Maire de Montry de 1989 à 1993, prend la Direction du CREPS de Montry.

1992 : La menace d'une délocalisation à Ajaccio et de vente du domaine pèse sur le CREPS. Celle-ci s'éloigne définitivement en 1994.
l'Ecole Internationale bilingue de Marne la Vallée s'installe dans le parc

5 septembre 1995 : Robert d'ARTOIS prend les fonctions de Directeur.

24 Octobre 1998 : le District de Football de Seine et Marne Nord installe son siège social dans l'enceinte du C.R.E.P.S. après un bail emphytéotique signé en 1997.
(voir Notes)

26 décembre 1999 : La tempête qui a secoué une bonne partie de la France occasionne des dégâts considérables : Le château lui-même est quasiment intact, mais bon nombre d'installations du C.R.E.P.S et d'arbres centenaires du domaine sont très sérieusement endommagés.

1er Juillet 2001 : le C.R.E.P.S. de MONTRY devient C.R.E.P.S. d'Ile de France en fusionnant avec le C.R.E.P.S. de CHÂTENAY-MALABRY (92)



 N O T E S


LE NOMBRE D'OR ou "Divine Proportion" est une grandeur arithmétique riche de propriétés artistiques qui a passionné savants et ésotéristes comme Fra Luca Pacioli ou Léonard De Vinci durant des siècles.
Ce nombre égal à 1,161803399 est désigné par la lettre greque Phi.
Pour être proportionnellement conforme au Nombre d'Or, une ligne AB coupée d'un point M doit avoir un rapport entre sa longueur totale AB et son segment le plus grand égal au rapport du segment le plus grand au segment le plus petit : AB/AM = AM/MB -> si AM = 34, alors MB = 21 donc 55/34 = 34/21 = 1,6180...

Selon les mêmes principes, il existe aussi les Rectangles d'Or : aux rapports de leur plus grand côté au petit, égal à Phi, idem pour les Spirales d'Or, etc...

On trouve aussi le Nombre de d'Or dans de très nombreuses proportions de la nature, par exemple le rapport de la hauteur du corps humain à la hauteur au nombril.

De nombreux artistes et architectes ont utilisé le Nombre d'Or pour concevoir des oeuvres "harmonieuses", tels que le peintre Dürer, le musicien Richard Wargner, le scuplteur Le Corbusier,...
La conception des églises romanes et gothiques ou en poésie le Rondel caractérisé par des vers 8/5 (8:5 = 1,6180...) font aussi appel à la Divine Proportion.


LES ETATS-MAJORS FRANCAIS dans les années 40 sont alors répartis sur trois sites :
Vincennes

, site principal commandé par le Général Gamelin puis par le Général Weygand, qui remplace Gamelin après son limogeage le 20 Mai 1940 et rejoint le Général Doumenc à Montry ;


Jouarre

 commandé par le Général George ;


Montry

 par Doumenc, qui fait la liaison entre Vincenne et Jouarre


UN BAIL EMPHYTEOTIQUE est un bail de très longue durée qui présente les caractéristiques suivantes :
- la durée minimum du bail est de 18 ans et de 99 ans au maximum. Le bail peut être renouvelable.
- il doit obligatoirement être établi par un notaire
- il ne peut porter que sur des immeubles
- Le locataire bénéficie d'un droit réel c'est-à-dire qu'il peut hypothéquer l'immeuble, le louer ou le sous-louer
- le locataire doit assumer toutes les charges et les grosses réparations
- le locataire doit payer une redevance qui est révisable dans les mêmes conditions que le loyer des baux commerciaux
- le bail peut être résilié par le tribunal en cas de non paiement de la redevance pendant deux ans ou pour non respect des obligations contractuelles.


Olivier Orlianges
olivier.orlianges@orange.fr




24 juin 2020

2 - SITUATION DE LA COMMUNE DU DEBUT DU XXème SIECLE A NOS JOURS

Montry est situé par 0° 30’ de longitude est et 48° 23’ de latitude nord dans le canton de Crécy et l’arrondissement de Meaux.

Il dépendait avant 1789 de la Brie.

Son territoire est borné :
- au nord par Condé-Sainte-Libiaire et Esbly ;
- à l’est par Saint-Germain-les-Couilly ;
- au sud par Magny-le-Hongre
- et à l’ouest par Coupvray.


Au début du XXème siècle, sa superficie est de 284 hectares 72 ou 285 hectares et sa population de 450 habitants.

Le sol est généralement calcaire. On rencontre sur le plateau au sud-ouest, le limon, dans la côte au sud, la Marne et dans la vallée près du Grand-Morin se trouvent les alluvions.

Ce pays est arrosé par le Grand-Morin qui borne son territoire au nord. La branche alimentaire du canal de Meaux à Chalifert, créée sur le Grand-Morin à Saint-Germain-les-Couilly, passe à Montry, ainsi qu’un canal souterrain conduisant à Paris les eaux de la Dhuys.

Il est traversé par la route nationale n° 34 de Paris à Vitry-le-François ; la route départementale n° 34 de Montry à Esbly ; le chemin de grande communication n° 93 de Serris à Esbly.

Il est desservi par le chemin de fer de l’Est, ligne de Paris à Avricourt (à 2 km 800 de la station d’Esbly) et actuellement traversé par le petit chemin de fer d’Esbly à Crécy, dont la gare est située près de l’allée de Condé.

La hauteur au-dessus du niveau de la mer est de 54 mètres à partir du sol de l’église et de 119 mètres à l’angle du parc du château.

EVOLUTION DE LA POPULATION

- En l’an 800 30 ménages
- 1905 450 habitants
- 1992 2 901 habitants
- 1999 environ 3 150 habitants





24 juin 2020

1 - HISTORIQUE GENERAL DE MONTRY : LES ORIGINES...

Il est fait mention de Montry pour la 1ère fois dans une Charte de l’abbaye royale de Saint-Denis, datée de 847, Montry qui dans ce document est orthographié Muntericus.

On n’a guère de renseignements sur Montry avant la fin du XVème siècle sauf sur son histoire ecclésiastique d’ailleurs fort banale.

Le nom de Montry, tel qu’il apparaît primitivement, est d’origine saxonne ou francque. Mons erici, la montagne d’Erick, ou encore Mons Hairics. D’où : Montericus, Monthery, Montry. Il semble probable que la fondation de Montry ait été plus ou moins contemporaine de la conquête des Gaules par les Francs. Reick ou Hairic vivait vraisemblablement au Vème siècle.

En l’an 800, il y avait à Montry 30 ménages soit une moyenne probable de 100 à 120 habitants. En 1130, Thibaut 11, abbé de Saint-Maur-des-Fossés présenta au nom de la population une requête à son supérieur, demandant à être autorisé à faire construire une église sous le vocable de la Sainte-Vierge. En 1134, fut construite la chapelle.

En 1131, le premier maire de Montry s’appelait Herbert. Montry fut érigé en paroisse par Simon, évêque de Meaux, en 1185 ; avant cette époque c’était un hameau de Couilly.

En 1480, le lustre de la petite bourgade fut rehaussé par l’arrivée d’une famille issue du Limousin. La famille de Reilhac dont un des membres avait exercé des charges importantes auprès de Charles VII, Louis XI et Charles VIII.


On trouve également trace au milieu du XVIIème siècle au château de Chazelet, dans l’Indre, dominant la vallée de l’Abloux, d’une famille de Reilhac prenant possession du domaine. Un de ses membres s’illustra le 11 mai 1745 à la tête de la brigade de Dauphin en défendant le ville de Fontenoy.

Cette famille éteinte le 24 décembre 1923 avec Albert Alphonse né le 29 juin 1846, fils de Anatole, colonel de dragons, et de sa seconde épouse, Madeleine Henriette de Ligondes ; il fut le dernier conte de Reilhac de Montry, car de son mariage en 1873 avec Marie-Renée de Caix de Saint Aymour, il n'eut qu'une fille.

Pendant la Révolution, personne ne fut obligé d’émigrer. On se contenta de brûler sur la Place Publique des montagnes de vieux titres appartenant à la famille de Reilhac et d’adresser d’innocentes (?) plaisanteries à son chef qui y résidait alors criblé d’infirmités. Les terribles passions politiques et sociales qui sévissaient alors en France ne semblent pas cependant y avoir fait d’autres ravages.

L’histoire ne vint ranimer Montry qu’au moment de la guerre de 1870, lorsque Bismarck et Jules Favre se sont rencontrés au château de la Haute Maison qui domine l’agglomération (actuellement siège du CREPS).

En 1940, le château devient l'un des trois Etats-Majors alliés.

 

Olivier Orlianges 
olivier.orlianges@orange.fr

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